• L'année dernière j'ai entamé le roman Ana, qui parlait d'une jeune fille égarée dans l'Atlantique, qui se faisait héberger par un barman londonien, et qui tentait de retrouver son identité. L'année dernière encore, j'étais très naïve, donc soyez indulgents ;)

     

    Chapitre 1

     

    Printemps 2012, Londres

     

    Ana marchait d'un pas libre sur le grand boulevard qui menait à son travail. Levée de bonne humeur et en pleine forme pour passer huit heures assommantes au Greens Bar, la jeune fille était gaie. Elle savait que la vie ne lui avait pas offert le meilleur parcours; mais en cet instant, lorsqu'elle posait les yeux sur les grands immeubles colorés et les arbres fleuris qui tapissaient Kowigh Boulevard, elle sentait son cœur bondir de joie et de liberté.

     

    Une fois arrivée au bar dans lequel elle travaille depuis bientôt huit ans, Ana s'approche du comptoir et salue timidement son patron exécrable. De peur de l'ennuyer, elle se retire dans l'arrière-boutique pour y retrouver John.

     

    John est le meilleur ami d'Ana. Lors de sa « délinquance adolescente », lorsqu'elle s'était mise à fumer, à boire et à visionner des films pornographiques; lorsque son patron la maltraitait et ne la payait pratiquement pas, John l'avait soutenue. Il l'avait ramenée chez lui les soirs où elle avait failli, complètement soûle, partir avec des hommes mal intentionnés. Il lui avait prescrit un traitement contre la drogue, car comme il disait toujours: il valait mieux vivre sa vie avec des poumons en bon état. John lui avait ouvert les bras lorsque, en pleurs, elle était revenue du bar avec des marques rouges sur l'épaule, une misérable pièce dans la main. Il avait appris à Ana comment se faire respecter, ainsi que la manière de croquer la vie comme un fruit délicieux. Il était devenu son frère et son confident.

     

    « Salut Ana! Tu n'as pas recommencé à fumer j'espère? » Il lui demandait cela chaque matin, parfois même avant « bonjour », car la jeune "bar girl" avait souvent eu la tentation de recommencer la cigarette. Mais c'était fini, elle lui avait promis de ne plus recommencer.

     

    Les larmes lui venaient aux yeux lorsqu'elle songeait à tout ce que John avait fait pour elle. Elle n'avait jamais connu ses parents, ne se rappelait plus de son enfance et ne connaissait même pas son pays natal.

    « D'après ton teint plus foncé qu'un Anglais et ton accent, tu dois sûrement venir du Sud de l'Europe. » Elle espérait un jour retrouver ses parents, si ils vivaient encore....

     

    8 ans avant, côtes de la France

     

    Ana court vers la plage. Sa robe de demoiselle d'honneur flotte au vent comme un drapeau qui voudrait s'envoler vers le soleil d'après midi. La petite fille retire ses ballerines roses et enfonce ses pieds dans le sable. Elle a horreur des mariages. Il faut rester bien sage sans bouger, et réciter des chants religieux comme un robot. Une fois l'alliance enfilée au doigt de sa mère, elle a profité de la fascination de tous les invités pour ce petit bout de ferraille et a détalé comme un lapin. En riant elle joue avec les vagues. Ses cheveux dorés lui fouettent le visage. Elle se sent libre comme un oiseau, et écarte les bras comme pour s'envoler.

    Ana a alors huit ans. Ses parents lui ont tout appris. Elle est polie, mignonne comme un cœur et serviable. Elle a tout pour être heureuse. Bien que fille unique, ses parents prennent garde à ne pas la rendre pourrie gâtée ni irritable. Il aiment par-dessus tout leur fille et elle est l'invitée d'honneur de leur mariage.

    Ana se remémore sa mère entrant dans l'église Saint Patrick, toute vêtue de blanc. Un voile de fine dentelle cache son visage si doux, aux traits si fins. Ana court vers elle et soulève le tissu, puis lui place un bouquet de tulipes rouges entre les mains. Personne n'accompagne Charlie, car son père est mort d'un cancer des poumons. Elle, a juré de cesser de fumer et de concevoir un enfant merveilleux avec son fiancé, Emrick. Les deux mariés et leur petite enfant s'approchent du prêtre également vêtu de blanc, afin de s'unir pour l'éternité. Les tulipes sont la preuve de leur amour. Charlie regarde tendrement son mari. La vie lui a offert tout le plaisir nécessaire. Avant même qu'elle naisse, son père avait mis de côté de l'argent pour ses études et son futur foyer. Elle était sortie du lycée avec d'excellents résultats, ce qui lui permit d'entrer dans une université scientifique, puis de devenir une professeur renommée en physique et sciences naturelles. Trois ans plus tard, la rencontre d' Emrick l'avait comblée de joie. Ils s'étaient aimés au premier regard. Ensemble, ils avaient construit une relation inébranlable, et vivaient confortablement dans leur petit nid d'amour.

    Ana avait été le plus beau cadeau qu'on leur eut jamais fait. La petite famille s'était installée à Noirmoutier depuis deux ans et vivaient à quelques pas de Saint Patrick.

     

    Ana s'approche de l'eau. Elle aime le goût salé de la mer qui lui enflamme la langue lorsqu'une vague s'abat sur elle. Elle entre dans l'eau jusqu'à la taille. Au risque de mettre en colère ses parents, elle ne se déshabille pas. Sa robe lui colle à la peau. Le moment est délicieux. Ana rit en recevant les vagues aux visage. Elle s'avance encore. La mer l'engloutit toute entière. Mais Ana n'a pas peur. Elle est persuadée depuis longtemps que les vagues lui obéissent. Elle nage dans l'eau, heureuse, et s'éloigne de plus en plus de la plage.

    Lorsqu'elle se rend compte qu'elle n'a plus pied, il est trop tard. Une vague l'emporte et sa bouche se remplit d'eau. Elle tousse, tente de garder la tête hors de l'eau. Ana agite les bras calmement, comme le lui a appris son père. Mais rien n'y fait. Sa robe mouillée l'entraîne vers le fond. « Maudits jupons et dentelles! » pense-t-elle en tentant de les retirer. « Arrête! Laisse-moi! » crie-t-elle à la mer; mais elle ne lui obéit plus. De violentes vagues font boire la tasse à la petite fille. A bout de forces, Ana cesse de lutter. Et l'eau envahit son corps entier. De la plage, on ne voit plus qu'une tache rose qui flotte à moitié.

     

    Au même moment, quelques centaines de mètres plus loin

     

    Tex bougonnait dans sa barbe naissante. Aller jusqu'en France chercher des vins de qualité lui faisait perdre son temps et son argent. Mais c'était la seule façon de préserver la clientèle à Greens Bar. Les affaires allaient mal. Et par dessus le marché, plus personne ne travaillait pour lui car ses manières étaient soi-disant malhonnêtes et honteuses. Personne ne l'avait encore dénoncé à la police par respect pour sa sympathie envers les clients. Mais ce n'était pas loin. Il sentait venir une plainte comme un souffle glacé derrière lui. Il avait loué un petit bateau à moteur et revenait avec dix barils de vin. Le meilleur, lui avait-on dit.


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  • Bon, je fais un peu tout dans la précipitation, mais mon blog en est à 500 visiteurs, alors j'ai pensé créer une page, car aujourd'hui c'est un bon moyen d'étendre son réseau de contacts. Faites tourner !

    C'est simple, le lien, c'est https://www.facebook.com/etreecrivain, on peut pas se tromper ;)


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  • Eh oui, je suis en train d'écrire une nouvelle version de ma nouvelle polar Crash ! N'ayant pas gagné au concours Mauves en Noir (oui, je suis dégoutée...), je transforme ma nouvelle en roman pour le présenter au concours Nos lecteurs ont du talent. De concours en concours, je finirais par être reconnue ! Haha :3 c'est un peu grâce à vous si ce blog vit, ainsi que ma plume. Pour vous remercier, je vous livre les premières lignes de ce roman qui s'annonce assez long !

    Martine travaillait ardemment depuis le matin. Elle commençait à saturer. Ses yeux pleuraient tous seuls et des courbatures l’engourdissaient peu à peu. Après toutes ces années acharnées où elle faisait défiler des produits sur son tapis roulant, elle avait acquis cette étrange musculature au niveau des avants bras et de la nuque. Un jour elle était tombée sur un article prévenant des troubles musculo-squelettiques potentiels liés à son métier. Elle n’y avait pas vraiment cru et avait reposé le journal en soupirant de lassitude. « Comme si le boulot de caissière n’était pas assez dur ». Mais depuis ce jour, elle avait le sentiment que chaque mouvement de tête qu’elle esquissait lui lancinaient la nuque. 

    Martine était une employée motivée et volontaire. Elle procédait à l’ouverture et la fermeture du Monoprix chaque jour, et ne se permettait qu’une brève pause entre midi et midi trente. Elle s’efforçait d’être irréprochable, de se démarquer par son zèle, et pourtant.. Elle n’avait pas toujours été ainsi. Six mois plus tôt, Martine avait frôlé le renvoi pour importants troubles éthyliques. Sans raison apparente, la jeune femme avait plongé la tête la première dans les noirceurs de l’alcool, pour n’en ressortir que deux ans plus tard.

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  • Ne m'en voulez pas, en ce moment je n'ai pas trop le temps d'écrire. Pourtant je participe à plusieurs concours d'écriture à la fois, donc vous avez raison, je devrais me bouger les fesses !

    Bon ok, je m'incline : voici le premier (vraiment premier, donc pas de critiques :3) jet d'une nouvelle qui a pour thème Le dernier arbre. Je ne vous livre pas l'intrigue (ce serait trop imple hein !) mais seulement les premières lignes. Et puis non, en fait, je retire ce que j'ai dit : défoulez-vous. Si quelque chose dans ma narration vous fait tiquer, dites-le moi. Allez bisous ! (Et bonne lecture...)

    7 Avril 2222, Paris

    Nana, comme chaque jour, contemplait le minuscule rayon de soleil qui parvenait à s’infiltrer dans sa chambre. Les fenêtres ne mesuraient pas plus de 5 centimètres de haut, et la jeune fille était constamment plongée dans le noir. Ce petit rayon était la seule joie que lui apportait la vie. Cloîtrée dans cet orphelinat depuis la mort de ses parents, cinq ans plus tôt, elle dépérissait petit à petit. Ses yeux se fatiguaient à vivre dans le noir. Ses cheveux s’assombrissaient, sa peau était froide et d’une extrême fragilité. Elle n’avait pas vu d’oiseau depuis cinq ans. Elle n’avait pas foulé la terre fraiche depuis cinq ans. Elle ne se souvenait même plus à quoi ressemblait une plante, un arbre...
    Six ans plus tôt, un scientifique avait créé un engrais qui, d’après ses dires, permettait de faire pousser un arbre en quelques mois. Cette découverte fut une révolution dans le monde de la science, et on l’employa très rapidement dans toutes les forêts pratiquement éteintes à cause de la déforestation. Mais les analyses étaient trompeuses. Bien vite, les arbres nés de ce produit commencèrent à pourrir. Ils s’effondrèrent tous, écrasant les villes alentour. Et les restes de ces arbres empoisonnèrent la terre, qui a son tour empoisonna les racines des arbres plus anciens. À la fin de l’année 2117, les arbres se firent rares sur la planète. Le virus s’était propagé à une vitesse effroyable. L’oxygène manquait.

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  • Vous vous demandez sûrement ce que veut dire ce titre farfelu ? En fait je participe à un concours (voir le module "Concours d'écriture") sur le thème « Au cours d’une visite au musée, tu te trouves mystérieusement happé par l’oeuvre que tu contemples. Cette dernière va t’emmener au coeur de son histoire...». Je n'ai pas encore envoyé mon texte (ni terminé d'ailleurs :3) mais je vous livre les premières lignes, j'espère qu'elles vous plairont..

    J'ai choisi comme tableau : La naissance de Vénus (Botticelli)

    Il était 18h. Le soleil se couchait, et le musée se teintait d’or, tandis que les derniers rayons venaient caresser ma peau. Ce n’était pas la première fois que je visitais la Galerie des Offices de Florence. Dans ma famille, c’était un rituel de déambuler chaque premier dimanche du mois dans ses couloirs. Car chaque mois, on redécouvrait un tableau, au fond d’une salle. On remarquait un détail, une sculpture sans nez, un animal insolite peint en arrière plan. Ce musée m’était familier, et, féru de peinture,  j’appréciais ces visites.
    La fermeture était proche. Je m’attardais devant les tableaux, contemplant les courbes, les aplats. Lorsque inconsciemment je me retrouvai devant La naissance de Vénus. Ce tableau était mon préféré, non pas à cause de son succès, mais parce que j’étais passionné de mythologie et me nourrissais des mythes ainsi que de ce qu’ils nous apportaient aujourd’hui. Au fond de moi je m’étais toujours imaginé Vénus, la belle, la plus parfaite de toutes. Ce tableau était une fidèle représentation de mes rêves, avec les courbes exquises de la déesse et son visage confus, ses longs cheveux bouclés et son teint d’un blanc pur. Elle sortait des eaux doucement, portée par une immense conque. Les plis des tissus eux aussi me fascinaient. À leurs formes on sentait le vent, comme s’il était là, ce Zéphyr venant de l’ouest du tableau, qui faisait voler les cheveux de Vénus et le voile de l’ Heure qui tentait de l’en couvrir.
    Je m’apprêtais à repartir, à murmurer À bientôt à ce tableau dont je sentais le sens caché, mais quelque chose me retenait. J’étais comme paralysé sur place, mes yeux ne voulaient plus se détourner du visage de Vénus. Ses yeux... Ses yeux me semblèrent tout à coup si proches, ses cheveux si réels, que je vacillai. Puis je tombais en avant, soudain épuisé. Je m’apprêtais à ressentir le froid dur du sol de marbre, mais c’est un tapis d’herbe qui me reçut. J’avais fermé les yeux, le temps d’un instant. Une lumière dorée m’éblouit lorsque je levai les paupières. Des chants d’oiseaux me parvenaient, des bruissements de vagues qui se brisaient sur une étroite plage d’herbe.

    © Lise Bello, All Rights Reserved


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  • Re Boost.. Oui je suis une flemmarde, et je vous l'avoue, je n'ai pas écrit une ligne depuis les vacances de Noël. :3 Re boostez-moi ! Je suis sur mon autobiographie en vers et mon roman de SF, et je participe aussi à des concours (voir le module Concours d'écriture).

    Vous aussi, boostez-vous ! L'hiver engourdit les esprits, mais il ne faut pas se laisser faire. Luttez contre le froid et la glace ! De mon côté je vous prépare quelques cadeaux de Noël avec un mois de retard.


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  • Ce n'est pas une actu, ni de la prose, ni un récit de voyage. Simplement un rêve. Il flotte, comme ça, comme une petite bulle au dessus de ma tête, et j'attends le jour où il se réalisera.

    Cuzco ou Cusco (du quechua « Qusqu ») est une ville du sud-est du Pérou au milieu de la cordillère des Andes. C'est la capitale du département de Cuzco.

    Cuzco est une ville d'altitude (environ 3 400 m) d'une taille modérée, avec environ 300 000 habitants. Cuzco fut la capitale des Incas et a été longtemps un carrefour sur l'axe économique transandin mais s'est endormie quand l'activité commerciale s'est tournée vers Lima.

    Wikipedia source :p

     


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  • Eh oui, j'avais promis de vous lâcher cette semaine, pourtant en deux jours, je vous ponds deux articles ! C'est que, oui il y a un ordinateur ici, et que je ne peux rester comme ça sans vous raconter mes aventures. Pour moi, une simple promenade est une source d'inspiration. J'espère que cet article vous plaira.

    Truc Vert

    Oui, j'avoue, Truc Vert il y a mieux comme nom de plage. Mais bon ce n'est pas moi qui l'ai choisi. Truc désigne une dune, et Vert, la verdure, car pour parvenir à la plage, il faut traverser la forêt.

    Il y a une heure de voyage de Leognan jusqu'à Truc Vert. Nous arrivons par une route délabrée, et mes jambes sont toutes flageolantes lorsque je descends de voiture. Nous marchons d'un bon pas vers l'océan.

    Ma soeur traîne. Elle aussi est fatiguée, par ces jours d'hiver il ne fait pas bon de rester dehors, mais elle avance, tout de même, courageusement, tandis que je galope comme une bienheureuse.

    Nous traversons un chemin de terre, de boue et de mousse. L'air est humide. Défiant les règles, je m'aventure dans la forêt alentour. Je cours sur les troncs morts, m'accrochant aux ronces. J'ai à la fois chaud et froid; la sueur imbibe mes vêtements. Je cours à en perdre haleine. Les branches craquent sous mes pas. Je sens mon souffle qui me revient à travers mon écharpe. Je me sens libre, libre comme une gazelle qui cavale, comme un oiseau prenant son envol.

    Le chemin est long, long, il n'en finit plus. Je tends une embuscade à ma famille, tapie dans les ronces je leur saute dessus. L'effet est réussi, semble-t-il, car ma mère sursaute en me prenant pour un sanglier. J'aime courir ainsi dans la forêt profonde, seule, là où personne ne peut me rattraper. Je me fais ainsi une première vision de l'aventure, je découvre l'euphorie de la traversée de la nature. Je rêve de voyager, comme Christopher dans Into the Wild, comme Piscine dans l'Odyssée de Pi. Je rêve de nature, de voyages, du tour du monde. Après mon bac, j'aimerais partir explorer le monde, seule, perdue dans les civilisations.

    Le sable apparaît petit à petit. La plage n'est plus très loin. Le chemin a déjà été long, mais voici que nous devons gravir une dune pour enfin contempler la mer. Ereintée, je m'amuse à écrire dans le sable, qui s'invite dans mes chaussures, me laissant de désagréables démangeaisons sur la plante de mes pieds.

    Fatiguée, assoiffée, mais un sourire de vainqueure aux lèvres, j'arrive enfin au sommet de la dune. D'énormes vagues déferlent sur la plage, se brisant en cristaux d'écume sur le sable beige.

    La plage est belle, certes, elle resplendit sous ce froid soleil de quatre heures, cependant les détritus la jonchent, semblant vouloir gâcher un si beau spectacle. Et, parmi ces déchets que la mer a vomi, mon regard choqué se pose sur ce malheureux dauphin, déjà dévoré de tous côtés.

    Le rêve se brise définitivement, et bien que l'odeur de sel flotte toujours dans l'air et que l'écume continue de me lécher les pieds, j'éprouve un brin de tristesse pour cet animal, et aussi pour moi, qui pour la première fois vois un dauphin.. mort.

    Heureusement, les détritus ne sont pas seulement là pour accompagner la tristesse du spectacle. A quelques pas, une cabane de fortune se dresse fièrement, faite de branches et de cordes. Mon excitation revient. Les cabanes sont, pour moi, un petit trésor de la nature. J'en construis, j'en admire, je les adore car elles semblent avoir une histoire. Autour de la cabane, des briquets, des cordes et des bouteilles d'eau jonchent le sol. J'attrape une branche, une corde, puis fabrique une fenêtre. Les fondations sont posées, désormais, jusqu'à ce que la marée emporte tout, chacun viendra poser son objet, améliorer un élément. Une caisse transformée en table, une grosse branche en banquette. Tout d'un coup, j'aperçois un bocal de verre dont le bouchon tient toujours. L'idée du SOS dans la bouteille m'effleure tout de suite, je sors un papier et un crayon et le rédige, pensant à un enfant en quête de trésor le trouvant et s'imaginant un pauvre marin dont le bateau a coulé.

    C'est l'heure de partir. La journée est loin d'être finie, et notre balade loin d'être terminée. Ma soeur a un visage intriguant, mélange de lassitude et d'euphorie, son teint estbeau, alors je ne peux pas résister : je la prends en photo.

    Lorsque nous entamons le chemin du retour, le soleil est déjà couché, et la fatigue me prend, m'attirant dans ses griffes. Mon petit démon me dit de rester là, assise dans le sable avec mes pieds mouillés, éclaboussés par l'eau colérique.

    Le chemin est encore long, mais les arbres nous accueillent au sein de leur forêt. c'est comme un murmure, lorsque je cours, comme à l'allée, entre les branches et les ronces, toujours assoiffée.

    Après un goûter réparateur, nous longeons les petits mobile home et les étalages d'huîtres pour arriver sur un port, je ne sais lequel. L'air est frais, j'ai encore le goût de cannelé dans ma bouche, et malgré ma lourde fatigue, je marche. Sautant sur les troncs d'arbre, observant le joli paysage qui m'entoure.

    Suivant mon oncle amateur de hauteurs, je grimpe dans un arbre. J'adore cela. Je sens l'écorce contre ma peau, l'odeur de sève m'enveloppe. A la peur de tomber se mélange la fierté d'être plus grande. De l'arbre, je peux voir la mer, bleue et presque grise par ce soir d'hiver.

    Nous rentrons enfin. Je sais que je vais tomber comme une pierre sur mon lit. Sur la route, devant nos yeux émerveillés, un bateau illuminé, couvert de lumières comme constellé d'étoiles, navigue fièrement, sous les flashs des appareils photos.

    La photo n'est pas à la hauteur du spectacle, mais fermez les yeux et imaginez-vous le bateau de vos rêves. Là sera le plus beau spectacle.

    Ecrit "après coup"; photos et dessins de moi

    Lise Bello


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  • Le château Carbonnieux. Ce lieu m'a inspirée dès que j'y suis entrée.

    On entre par une grille de fer noir, arborant fièrement la Sainte Croix, nous accueillant dans une cour tapissée de fins graviers. Des haies taillées trônent en son milieu, spectacle agréable accompagné de l'homogénéité des portes rouges foncées, couleur bordeaux, la couleur du vin.

    De vieux lampadaires, toujours fiers après leur millénaire d'existence, pendent aux fenêtres de leur inutile poids, puisque ma visite s'effectue le jour, un jour frais d'hiver 2014.
    Je n'ai guère le temps de m'attarder sur la beauté de la cour, d'un calme chaleureux, bien qu'une magnifique voiture couleur de vin à l'âge indéfini m'attende dans l'ombre.

    Où sommes-nous ? Je ne le sais point. Dans une raffinerie de vin, si cela existe. De fortes odeurs de vin et de poussière m'assaillissent lorsque je passe la porte. Sur le mur, un serviteur de Bacchus est gravé, apportant sûrement un plein panier de raisin à son maître. Je m'attarde à contempler les grosses machines de fer tandis que les relents d'alcool me montent à la tête. Je suis adossée contre la barrière d'un immense puits donnant sur l'étage inférieur. Ce puits me donne le vertige, l'ivresse naissante aidant. Sur le sol, une magnifique coquille St Jacques de tomettes rouges et ocres est surmontée de la Sainte Croix plus belle que jamais.

    Nous entrons dans la salle de fermentation. D'immenses cuves travaillent de parts et d'autres de la pièce. Sur le mur du fond, la fière inscription Château Carbonnieux accompagnée de l'inévitable Sainte Croix renforce la symétrie du lieu.

    Nous arrivons dans le lieu clé du château : la cave à vin. 800 barriques parfaitement alignées, contenant chacune 225 litres du jus de la vigne, dégagent une odeur plus forte encore que précédemment. Et je me sens lourde, ivre, fatiguée. L'effet premier de l'alcool, l'apaisement, me prend, s'insinue en moi.

    La guide nous explique la légende des cannelés bordelais. Le blanc de l'oeuf servant à filtrer le vin, le jaune est utilisé pour préparer les cannelés, ma pâtisserie préférée. Ironie du sort, Bordeaux étant la ville du vin, les cannelés sont parfumés au rhum.
    Une immense statue d'un moine bénédictin, Don Galléas, surveille les barriques d'un oeil attentif, le doigt levé. La statue est d'un beau bois verni, la ceinture du moine peinte en or.

    Ecrit "en direct" au château Carbonnieux, Leognan (près de Bordeaux)
    Lise Bello


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  • Tout d'abord, je vous souhaite une bonne année. Car c'est la tradition, on se souhaite bonne année et on s'embrasse chaleureusement. Mais moi, au lieu de sourire de toutes mes dents en pensant à mes bonnes résolutions, je vais réfléchir à ce concept de la nouvelle année : Plus jamais nous ne serons en 2013. Plus jamais, car le temps passe, année par année, mois par mois, jour par jour, heure par heure. Le temps est précieux, justement car il passe vite. Des fois j'ai un coup de mou en pensant que, sans m'en rendre compte, je vieillirai. Des rides apparaîtront sur mon visage et mes cheveux blanchiront. Alors je ne suis pas oisive, et, vivant au jour le jour, je suis mes instincts. Je n'ai pas pour passion qu'écrire. J'adore peindre, bricoler, méditer, je me passionne de tout.

    Si vous aussi vous avez ce rêve de devenir écrivain, si c'est ce rêve qui vous pousse à écrire toujours, toujours plus, alors il n'y a pas de raison que vous n'y arriviez pas. Je vous souhaite bonne chance, et de nouveau une bonne année, car en cette année 2014, je compte faire des étincelles. Et j'espère que vous ferez de même.

    Nouvel An


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