• Il y a quelques temps, pour la première fois de ma vie... j'ai été publiée ! Étant retenue comme finaliste du concours Questembert Littéraire 2014, ma nouvelle a été publiée dans le recueil du concours. Il y a eu 40 participants dans la section Jeunesse; c'est peu, mais pour moi c'est une véritable entrée dans le monde de l'écriture !

    Ma nouvelle est loin d'être la meilleure (j'ai savouré certaines de ce livre, elles sont vraiment excellentes), mais je suis tellement heureuse de cette première publication ! :D Je vous livre ci-dessous ma nouvelle, pour vous remercier d'être là, sur ce blog, et de me donner envie d'écrire toujours plus !

    DANS LE DERNIER ARBRE, AU FOND DU JARDIN

        C’est un peu étrange, ce jardin en forme de L. On n’y a pas de place pour courir, encore moins pour installer une piscine. Les frères de Mona s’en offusquent. L’avantage, pense-t-elle, c’est qu’ils vont jouer plus loin. Bon débarras. Elle a le champ libre pour se rendre dans son refuge. Ce jour-là, elle a volé une baguette de pain à la cuisine, et court à toutes jambes. Elle ne veut plus voir la scène qui se déroule dans la salle à manger.
    Un robuste chêne, le dernier au fond de ce jardin en L, l’attend. Il est le tremplin de sa liberté. Mona cale la baguette fraîche sous son bras et se hisse sur la plus basse branche. Elle peine à grimper, car la branche est à peine accessible même en levant ses petits bras. Mona regarde attentivement le bas du tronc : auparavant, il y avait une branche, ici. À un mètre de hauteur. Mais elle semble avoir été coupée. La petite fille ne parvient pas à comprendre pourquoi, mais ce n’est pas un obstacle pour elle : pour rejoindre son refuge, elle grimperait n’importe quel arbre. Cela fait tout juste un an qu’elle grimpe ici. Son corps s’est musclé, et ses pieds se sont endurcis. Au lendemain de ses neuf ans, elle est capable de se hisser sans difficulté jusqu’à la cime du chêne, puis d’enjamber la fenêtre d’une petite pièce, invisible depuis l’intérieur de la demeure. La porte est inexistante. C’est un lieu oublié, assez vaste pour un placard, qui aurait pu servir de chambre ou de petit salon. Mais, pour Mona, c’est un cadeau du destin que cette pièce soit inoccupée.
    Les murs sont peints en bleu et des punaises oubliées y sont enfoncées. Hormis une vieille armoire poussiéreuse, la pièce est dépourvue de meubles. La petite fille a décoré son refuge selon ses goûts. Du grenier, Mona a récupéré un vieux tapis, une table basse et un fauteuil en cuir, oublié depuis des décennies. Elle a installé des dizaines de chandelles, tout autour de la pièce, afin de redonner au lieu sa chaleur oubliée. Assise dans son fauteuil, où elle lit et rêvasse, chaque jour, la petite fille se coupe du monde qui l’entoure. Ce refuge lui permet d’oublier ses trois frères, odieux avec elle, d’oublier ses parents qui la négligent, d’oublier ces larmes sur leurs joues... un an plus tôt.

    Elle se souvient parfaitement de ce jour : Ses frères avaient, comme toujours, quitté précipitamment la table, non sans lui montrer leur affection en lui tirant les cheveux. Seuls ses parents restaient. Leur silence était pesant. Mona attendait un geste, une parole, un battement de cil. Non, il n’y avait rien. Simplement une atmosphère glaciale qui les entourait.
    « Mona, avait enfin dit sa mère, tu peux quitter la table. » La petite fille avait sauté de sa chaise et s’était enfuie dans la cuisine, loin de ce froid qui la tétanisait. Mais des éclats de voix l’ont faite se raidir. Ses parents pleuraient. Elle les a observés à travers la porte de la cuisine. Ils se serraient l’un contre l’autre, et, tandis que des larmes roulaient le long de leurs joues pour venir s’écraser sur leurs genoux, ils murmuraient « Mon fils... mon fils... »
    Mona se demande toujours duquel de leurs trois fils ses parents parlaient. Pourquoi ces pleurs ? Mona s’était enfuie, les larmes aux yeux. Non, elle n’allait pas rebrousser chemin pour les réconforter. Une fois encore, elle se sentait de trop dans sa famille. Ses pas l’ont menée jusqu’au pied du dernier chêne au fond du jardin. Jusqu’alors, elle ne l’avait pas remarqué. Elle avait levé ses yeux dégoulinants vers le ciel, afin qu’il lui apporte du réconfort. C’est ainsi qu’elle avait découvert la petite fenêtre de son refuge.

    Ce jour-là, Mona avale goulûment sa baguette de pain. Précisément un an plus tard, ses parents pleurent de nouveau. Ce sont des pleurs nostalgiques, comme si seul le fait de pleurer les rattachait à leurs malheurs, mais ils sont bien réels. Lorsqu’elle les entend, Mona a le sentiment que son monde s’effondre. Des parents ne sont pas censés pleurer... Du moins dans son jeune esprit. La petite fille rumine ces pensées en mâchant distraitement son pain. Un petit oiseau vient se poser sur une branche non loin de la fenêtre, curieux.
    « Tu en veux ? » demande la petite fille. Elle enjambe la fenêtre, s’assoit sur une branche et tend un morceau de pain au moineau. La tendresse la gagne tandis qu’elle le regarde picorer. Il fait chaud en ce jour de printemps. Seule une petite brise fait s’agiter les feuilles du chêne. Mona s’allonge contre la branche et se laisse aller. Elle tente de faire le vide en elle. Elle tente d’oublier les pleurs de ses parents. Elle s’assoupit quelques instants, puis se relève pour regagner son refuge.
    Mais ses membres ne sont plus tout à fait éveillés. En attrapant une branche, Mona sent son corps basculer dans le vide. Elle crie. Seule sa main droite tient encore, accrochée à la branche. La petite fille sent ses doigts se raidir, puis lâcher prise. Les branches la fouettent de toutes parts tandis qu’elle dégringole. Puis, l’impact avec le sol. Puis, le noir.

    Tout son corps est engourdi. Lorsque Mona rouvre les yeux, elle est allongée sur un lit d'hôpital. Ses deux jambes sont dans le plâtre, et son flanc couvert de pansements. Elle souffre. Chacun de ses membres la fait souffrir.
    « Je suis tombée de l’arbre... et me voilà à l’hôpital »
    Hormis son lit, la pièce est vide. Personne ne lui tient compagnie. La déception a à peine le temps de la gagner que la petite fille entend des voix se rapprocher. De l’autre côté de la porte, ses parents pleurent. Ils semblent discuter avec un médecin.

    « Docteur, gémit la mère, nous avons déjà perdu un enfant, nous ne voulons pas en perdre un deuxième !
    Ne vous inquiétez pas madame, votre fille est hors de danger.
    Un accident si... si idiot ! Reproduit deux fois ! Qu’avons-nous fait au bon Dieu, docteur ? Dites-le moi ! Nous avons pourtant tout fait pour éviter un deuxième drame. La chambre de Kevin a été condamnée, la branche qui lui permettait de monter dans cet arbre a été coupée ! Que pouvons-nous faire de plus ? »
    Boum. Boum. Boum. Le coeur de Mona bat la chamade.
    Elle n’entend plus que les pleurs de sa mère qui résonnent comme une pluie torrentielle.
    Non... pense-t-elle. Non !

    Pourquoi ne lui a-t-on jamais rien dit ? Mona sent les larmes dégouliner sur son visage. Elle a le sentiment que son corps va exploser.

    Pourquoi ?

     

     


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  • Le pouvoir du moment présent — Eckhart Tolle — Éditions J'ai lu — 8 €

        Quand j'ai vu ce livre à la fnac, je me suis dit "Ouaw ! C'est exactement ce que je cherche"; car pour moi, le moment présent doit être vécu à fond, sans souci d'avenir ni du passé. Évidemment, il est impossible de construire toute sa vie autour d'un instant unique, le présent. Mais s'ouvrir à cette philosophie est déjà, je trouve, un grand pas vers le bonheur. Bref : j'ai acheté le livre, et je l'ai regretté. Pour Eckhart Tolle, qui reprend à peu près la théorie de Freud, l'esprit est composé de trois "personnes" : le moi, le surmoi et le mental. Ça veut dire qu'on serait trois dans notre tête ? Pas vraiment, mais c'est l'idée. Déjà, le titre du premier chapitre interpelle : "Vous n'êtes pas votre mental". Moi, quand j'ai vu ça, ça m'a fait peur. Car je pense que la sérénité de l'esprit est de se sentir Un, et pas Trois. Alors, je vous l'avoue, je n'ai pas terminé ce livre. Car j'avais peur que les idées d'Eckhart Tolle brouillent ma vision de moi-même, et qu'elles entraînent une dépersonnalisation irréversible. Car oui, il m'arrive de me regarder dans le miroir et me dire : "C'est qui celle-là ?"

        La psychologie et la philosophie sont très étendues, on pourrait même dire qu'il y en a pour tous les goûts. Alors, si vous n'avez pas peur d'affronter la réalité d'Eckhart Tolle, lisez ce livre. Sinon, trouvez-en un qui vous convienne !


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  • J'ai mis un peu de temps à réagir, mais voilà les résultats du modeste concours que j'avais organisé en mai. Il y a eu 4 participants à ce concours, chaque texte sera donc classé.

    PRIX DU PUBLIC

    Enavres-Chan

    1 ER PRIX

    MangaZ

    2ÈME PRIX

    François

    3ÈME PRIX

    Sasha27

    Qu'avais-je promis au gagnant ? Ah oui ! Comme promis, je diffuserai le lien de vos blogs (pour ceux qui en tiennent un), et vais créer une page réservée à l'agencement du blog, où vous pourrez me donner des idées et des conseils afin d'améliorer au mieux Être écrivain ! Sur ce, bonne soirée, et merci de tout cœur à tous les participants, j'ai lu vos textes avec plaisir !


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  • Bonjour,

    Je vous presente ici le 1er chapitre de mon roman.

    Bonne lecture

    Anna

     

     

    En attendant Petibout...

    C'est une belle journée d'automne et il fait beau quand vous ouvrez vos volets ce matin-là. Le soleil joue avec les nuages, le vent souffle en faisant frémir les feuilles. Aujourd'hui est une journée pour annoncer les bonnes nouvelles. Car oui, c'est officiel, vous avez envie de le crier : vous êtes enceinte. Triomphante, vous avez passé avec succès les épreuves des premiers mois : nausée (et hop ! envolés les kilos en trop récupérés à la fin de l'été), l'angoisse de la fausse couche, l'angoisse de la première échographie (quoi ? Cette crevette est mon bébé ?). Ainsi, vous avez pu voir pour la première fois le merveilleux résultat du mélange génétique entre votre conjoint et vous.

    Oui, vous pouvez être fière de vous. Surtout que vous avez lu qu'au cours du second trimestre, vous allez retrouver votre énergie et que vous allez (enfin) vous épanouir dans votre grossesse. Enfin, c'est surtout votre ventre qui va s'épanouir. Ainsi dans quelques mois, quand vous vous assiérez sur une chaise, vous aurez l'impression d'être une baleine échouée sur une plage. Petibout prendra tellement de place que vous vous demanderez ou sont passés vos organes. Le moindre mouvement vous essoufflera (et hop ! disparus les poumons), vous irez aux toilettes toutes les heures (et hop ! disparue la vessie) et souvent après les repas vous sentirez comme un poids sur l'estomac (et hop ! disparu le système digestif). Tout ça pour que Petibout puisse s'épanouir en vous. 

    Mais ce que vous ne vous imaginiez pas en tombant enceinte c'est que votre corps ne vous appartiendrait plus. Ainsi, lors d'un repas de famille, vous avez dû prendre sur vous lorsque tata Odette a foncé sur votre ventre pour le toucher (sans vous demandez la permission) en s'exclamant : "Oh! C'est beau ! Il paraît que ça porte bonheur", ce à quoi vous avez répondu avec un sourire forcé : "j'en ai de la chance alors !"

    Vous avez dû affronter votre père qui n'a parlé qu'à votre ventre : " Bonjour mon bébé ! Et comment ça va là-dedans ? Ta maman te nourrit bien ? Il fait assez chaud ?" et vous de lui dire : " heu, papa, c'est à mon ventre que tu parles là,  moi je suis au-dessus"

    Mais tout cela n'est rien. Le pire reste les examens médicaux. Vous saviez que la gynécologue et l'obstétricienne voudraient vous regarder sous tous les angles (et hop ! On vérifie que le col est bien fermé!") Mais ce que vous n'aviez pas prévu c'est de devenir un sujet d'étude pour tous les étudiants de la région. Ainsi, après l'obstétricienne, c'est l'étudiante en gynécologie qui se fait la main sur vous. Puis vient le tour de l'élève sage-femme puis de l'aide-soignante stagiaire. Bref, tout le staff étudiant connait votre anatomie, il faut qu'ils apprennent vous a-t-on dit, ok, mais s’ils pouvaient apprendre avec quelqu'un autre, ça vous arrangerait.

    Il faut ensuite rassurer les futurs grands parents 

    " Mais oui belle maman, tout va bien !

    - Tu es sûre 

    - Mais oui.

    - Non mais c'est parce que tu es a trois semaines du terme et moi, j'avais déjà eu mon fils à ce moment-là"

     

    Quand à une semaine du terme, Petibout toujours bien au chaud dans votre ventre, vous entendrez : " Et tu n'as toujours pas accouché ?" Vous n'aurez qu'une envie : partir en courant. Des millions de fois vous entendrez cette question qui vous donnera l'impression de couver votre œuf trop longtemps comme si Petibout allait dépasser la date de consommation recommandée à cause de vous.  

     

    Car qu'on se le dise, vous n'y êtes pour rien, c'est lui qui décide tout le monde sait cela, mais ça ne vous empêchera pas d'entendre les remarques du style :" faudra bien qu'il sorte, tu ne pourras pas la garder tout le temps ainsi."

    On vous offrira les pires cadeaux du monde (c'est peut-être pour ça qu'il ne veut pas sortir ce bébé), la vieille couverture râpeuse qui se passe de génération en génération dans votre famille, un vieux pyjama ayant appartenu au futur papa (s'était son préféré !). Votre maison va vite devenir un mélange entre un magasin spécialisé pour bébé et un vide grenier. Bon, ne vous plaignez pas parce qu’après l'arrivée de Petibout c'est une succursale de magasin de jouet qui envahira votre intérieur

    C'est à ce moment-là que vous réalisez qu'attendre un enfant n'est pas simple et que le plus compliqué à gérer ce n'est pas la nausée, les vergetures (tient, vous ne saviez pas que vous aviez une veine ici ?), ni même l'accouchement en lui-même. Le plus compliqué, c'est la famille, que l'on ne choisit pas.

     

     


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  • Accaparée par un mal invisible
    Qui semble habiter une âme ultrasensible
    À l’aube d’une renaissance je croise les états d’âme
    L’adolescence m’enserre tandis que j’éclos femme
    Je tente de vivre au présent sans souci d’avenir
    Afin de voir marcher vers moi l’adulte en devenir
    J’appréhende ma vie simplement par principe
    Les craintes d’une misère que lentement je dissipe
    Si devenir adulte est un errance permanente
    Une absence de jouissances et un sentiment d’attente
    Si devenir adulte est un merveilleux calvaire
    Je suis heureuse alors d’être née sur cette terre.
    Le mauvais comme le bon est toujours un délice
    Je suis un oiseau libre délivré du supplice
    L’adolescence est une mer agitée d’ondulations incertaines
    Un jour la dépression me guette et parfois elle m’enchaîne
    Un jour le bonheur se déverse en moi comme un torrent de passion
    Les jouissances reviennent, les amours se font
    Tant que de ma bulle je suis immunisée
    Aux misères du monde, je vis libérée.


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