• Critiques littéraires

    J'ai essayé de m'appliquer avec des critiques plus ou moins construites des livres que j'ai lu. Voici donc la photo de couverture, l'auteur, l'édition, le prix, puis ma critique. Lisez et insurgez-vous, ou bien soyez d'accord avec moi ^-^

    Addict

    Dernier elfe (le)

    Liseur du 6H27 (le)

    Nos étoiles contraires

    Pouvoir du moment présent (le)

    Starters

    Thérèse Raquin

    Tobie Lolness

    Uglies

     

     

     

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    ADDICT — Jeanne Ryan — Éditions R — 16 € 90

           Ce roman m'a beaucoup déçue. Je n'ai rien à dire sur le style, qui est correct; c'est le scénario que je n'ai pas aimé. On dirait que Jeanne Ryan a commencé un roman sur une idée, sans en savoir la fin, et l'a écrit au fur et à mesure. Le début est très bon, on entre dans l'histoire d'une jeune fille qui relève des défis humiliants pour gagner des cadeaux. Jusque là, très bien. Mais ensuite, je m'imaginais une profonde histoire d'addiction, où Vee ne continuerait pas le Jeu pour les cadeaux mais pour la sensation que lui provoquent les défis. Je m'attendais à une sorte de mise en garde déguisée contre la drogue, tournée de manière très alléchante, puisqu'elle aurait montré une jeune fille s'humiliant pour le plaisir. Une jeune fille qui combat la honte et la timidité pour au final s'amuser, jusqu'à ce que le Jeu devienne dangereux. Et qu'est ce que l'on nous a servi ? Deux organisateurs un peu dingues qui demandent aux candidats de se tirer dessus. Assez moyen et incohérent. J'ai été très déçue; c'est un livre sans intérêt vu comment le scénario tourne.

     


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  • Le dernier elfe / Le dernier orc — Silvana de Mari — Éditions Albin Michel — 6 € 90 (format poche)

           Cette saga contient deux tomes, tous deux chargés d'une puissante émotion que je ne saurais décrire. Silvana de Mari ne s'est pas arrêtée à créer un monde, elle l'a fait vivre de toutes parts, y a fait naître le racisme, la pauvreté, a représenté la condition des Juifs de notre monde par celle des Elfes persécutés et détestés. Au cours du premier tome, on suit l'évolution de Yorsh, le dernier elfe, l'elfe blond et presque saint, auquel je me suis énormément attachée. Dans le deuxième tome, c'est le capitaine Rankstail le personnage principal, qui va être amené à rencontrer Yorsh. Un évènement tragique de ce livre m'a honnêtement fait fondre en larmes, et je pleure à chaque relecture. C'est assurément ma meilleure lecture jeunesse. 


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    Le liseur du 6H27 — Jean-Paul Didierlaurent — Éditions Au diable Vauvert — 16 € 

     

    Un modèle d’ouverture à l’amour et au monde

     

    Le liseur du 6H27 est le premier roman de Jean-Paul Didierlaurent, un nouvelliste qui a reçu deux fois le prix Hemingway. Dans un décor qui nous est familier, l’auteur nous raconte l’évolution d’un homme simple, célibataire et sans but précis, qui aime lire à haute voix, dans le RER, des feuillets sauvés du pilon.

     

    Un délicieux conte moderne

     

    Guylain Vignolles a pour meilleurs amis un poisson rouge, un estropié et un ‘alexandrophile’. Il travaille au pilon à la STEP, et passe ses journées à détruire des livres alors que son rêve est d’en éditer. Ses seuls moments de détente sont la lecture des « peaux vives » dans le RER de 6H27. On suit son quotidien, les anecdotes farfelues qu’il évoque, ses passe-temps, qui lui servent à redonner un peu de couleur à ses jours gris. Malgré la morosité de Guylain, les pages de ce livre sont gorgées de poésie. D’une écriture douce et légère, l’auteur nous plonge dans l’univers de Guylain et on se retrouve avec lui, sur la banquette du RER, à nous laisser bercer par ses mots.

    « Lorsque le RER s’arrêta en gare et que les gens quittèrent leur wagon, un observateur extérieur aurait pu sans peine remarquer à quel point les auditeurs de Guylain détonnaient d’avec le reste des usagers. Leur visage n’affichait pas ce masque d’impassibilité qu’arboraient les autres voyageurs. Tous présentaient un petit air satisfait de nourrisson repu. »

    Réaliste ou non ? Cette histoire soulève des choses si belles qu’on peine à croire qu’elles pourraient réellement arriver. Un récit véritablement construit sur le ton de « Il était une fois » et « Ils vécurent heureux »; un conte moderne savoureux, qui se dévore en une bouchée.

     

    Des personnages insolites

     

    Chaque personnage possède sa propre identité, sa psychologie. Ils sont rassemblés dans une atmosphère particulière : un mélange de beau et de laid; leurs espérances, leurs petits plaisirs, au sein d’une vie à la fois morne et éprouvante.

    Ils sont drôles, attachants, singuliers, on les estime profondément, le coeur gonflé de tendresse. On espère jusqu’au bout que chacun trouvera le bonheur, on les suit dans leur progression, avides d’en savoir plus.

    Giuseppe est le modèle de Guylain; il a longtemps travaillé à la STEP et, tout comme notre héros, a craint et haï la ‘Chose’. À présent qu’il est infirme, il vit seul et est en perpétuelle quête de ces fameux livres, Jardins et potagers d’autrefois, qui contiennent les restes de ses jambes arrachées par la broyeuse. Présenté comme un sage, Giuseppe donne des leçons de vie à Guylain, mais on pourrait plutôt penser que c’est Yvon le personnage qui incarne la sagesse : calme et posé, il s’exprime en alexandrins, ce qui créé la surprise chez tous les gens qu’il rencontre, et son sang-froid le rend particulièrement attachant.

    Quand à Guylain et Julie, ils tentent de prendre la vie du bon côté. Guylain a ses petits rituels, comme raconter sa journée à Rouget de Lisle en rentrant le soir, ou bien compter les réverbères qui mènent à la gare, chaque matin, tandis que Julie compte chaque année les faïences de ses toilettes en espérant qu’un jour le total change, mais non, c’est toujours le même.

     

    Une leçon de vie

     

    « Les gens n'attendent en général qu'une seule chose de vous: que vous leur renvoyiez l'image de ce qu'ils veulent que vous soyez. Et cette image que je leur proposais, ils n'en voulaient surtout pas. C'était une vue du monde d'en haut, une vue qui n'avait rien à faire ici. Alors s'il y a une leçon que j'ai bien apprise en près de vingt-huit ans de présence sur cette Terre, c'est que l'habit doit faire le moine et peu importe ce que cache la soutane. »

    Torturés par cette foule qui les rabaisse, les exclut, nos héros luttent pour s’affirmer. Guylain, le liseur, est respecté lorsqu’il est assis sur son strapontin, les feuilles posées devant lui et qu’il lit ses feuillets à un wagon attentif; il n’y entend plus le refrain « Vilain Guignol » qu’on lui a chanté toute sa vie; il n’y entend pas son patron lui aboyer des ordres. Lorsqu’à 6h27, il monte dans le RER, Guylain est un homme respecté, et c’est peut-être une des raisons pour laquelle il aime tant lire. Julie, elle, griffonne ses états d’âme sur son carnet, attendant de la part des clients un sourire, un mot gentil, un petit pourboire. Lorsque Guylain tombe sur le journal de Julie, c’est alors une confrontation de leurs deux mondes, et la philosophie de Julie nous redonne espoir, autant qu’à Guylain. Il voit désormais le ciel plus bleu et la vie plus rose, et on le suit dans cette positivité soudaine. L’auteur nous invite dans son univers, on se laisse bercer par ses mots et, arrivés au bout, on n’en ressort pas indemne.

     

    Avec un brin de tristesse, quelques grammes poésie et un soupçon d’humour, Jean-Paul Didierlaurent a fait naître une pépite, un roman savoureux dont on ne se rassasie pas, qui émeut et adoucit notre quotidien, un livre qu’on a du mal à refermer.


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  • Le pouvoir du moment présent — Eckhart Tolle — Éditions J'ai lu — 8 €

        Quand j'ai vu ce livre à la fnac, je me suis dit "Ouaw ! C'est exactement ce que je cherche"; car pour moi, le moment présent doit être vécu à fond, sans souci d'avenir ni du passé. Évidemment, il est impossible de construire toute sa vie autour d'un instant unique, le présent. Mais s'ouvrir à cette philosophie est déjà, je trouve, un grand pas vers le bonheur. Bref : j'ai acheté le livre, et je l'ai regretté. Pour Eckhart Tolle, qui reprend à peu près la théorie de Freud, l'esprit est composé de trois "personnes" : le moi, le surmoi et le mental. Ça veut dire qu'on serait trois dans notre tête ? Pas vraiment, mais c'est l'idée. Déjà, le titre du premier chapitre interpelle : "Vous n'êtes pas votre mental". Moi, quand j'ai vu ça, ça m'a fait peur. Car je pense que la sérénité de l'esprit est de se sentir Un, et pas Trois. Alors, je vous l'avoue, je n'ai pas terminé ce livre. Car j'avais peur que les idées d'Eckhart Tolle brouillent ma vision de moi-même, et qu'elles entraînent une dépersonnalisation irréversible. Car oui, il m'arrive de me regarder dans le miroir et me dire : "C'est qui celle-là ?"

        La psychologie et la philosophie sont très étendues, on pourrait même dire qu'il y en a pour tous les goûts. Alors, si vous n'avez pas peur d'affronter la réalité d'Eckhart Tolle, lisez ce livre. Sinon, trouvez-en un qui vous convienne !


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  • Nos étoiles contraires — John Green

    Nos étoiles contraires — John Green — Éditions Nathan — 16 € 90

    En commençant ce livre, je me suis dit : « Chouette ! Enfin un best-seller qui parle d’un sujet réaliste ». Je m’attendais à un histoire touchante, au réalisme frappant, qui m’aurait rapprochée de tous les adolescents qui souffrent du cancer. Et qu’est-ce qu’on m’a servi ? Une histoire romantique à souhait, racontée par une adolescente persuadée de détenir LA vérité, parsemée de références littéraires fictives.

    Le scénario de John Green n’était pas mauvais à la base. Hazel Grace Lancaster est atteinte d’un cancer des poumons et, lors du groupe de soutien pour les adolescents cancéreux, elle rencontre Augustus Waters, en rémission depuis quelques mois. Une histoire d’amour se créé entre eux, un amour au-dessus duquel plane la mort. Mais comment cette histoire est-elle racontée ? À la première personne, du point de vue de Grace, qui semble vouloir émouvoir le lecteur par son attitude "je ne m'apitoie pas sur mon sort", un moyen détourné et je trouve écrit de manière totalement exagérée par John Green. Touchant, cet amour naissant, dangereux, leurs sentiments passionnés, mais pourquoi mettre ces paroles dans la bouche d’adolescents de 16 et 17 ans (Attention, je ne dis pas qu’un adolescent de 16 ans ne peut pas avoir d’opinions philosophiques, au contraire ! Mais personne ne parle comme eux dans la vie courante) ?  Pourquoi faire intervenir cette histoire d’auteur qu’ils rencontrent lors de leur voyage à Amsterdam ? Cet épisode m’a particulièrement énervée : chaque enfant atteint du cancer a le droit d’exaucer un de ses souhaits, qui est financé par une association. Augustus décide d’utiliser le sien pour se rendre à Amsterdam avec Grace afin qu’elle rencontre son auteur favori, Peter Van Houten. Mais la rencontre se passe mal et l’auteur est exécrable. Alors Grace le traite de tous les noms, renverse son verre dans un geste d’humeur et s’en va. Mais… qu’est-il donc passé pas la tête de John Green ? Depuis quand c’est si simple de rencontrer un auteur aussi célèbre ? Depuis quand les adolescentes comme Grace, aussi odieux soit leur interlocuteur, se voient l’insulter et le brusquer sans se faire réprimander ? Et ça ne s’arrête pas là. Peter Van Houten réapparaît à la fin du livre et se fait traiter de la même manière, sans que les parents de Grace ne bronchent. Elle est malade, d’accord, mais ça ne veut pas dire qu’elle peut parler aux gens de cette manière, si ? Grace finit par prendre en pitié l’écrivain en se disant qu’elle y est peut-être allée un peu fort et leurs adieux sont emplis d’espoir et d’empathie.

    Et puis il y a Une impériale affliction. Ce livre, c’est la bible de Grace, c’est l’oeuvre de Peter Van Houten. Livre fictif, tout comme l’écrivain, que l’héroïne vénère tout au long du roman. John Green s’auto-glorifie en faisant dire à Grace : « Oh ! Comme cette histoire est vraie ! Comme il a raison ! » en y insérant des citations du fameux livre — et ce livre a été imaginé par … ? Je vous le donne en mile : John Green. Mais alors, encore un énorme Pourquoi ? s’impose lorsqu’on ressort de la lecture de Nos étoiles contraires. Pourquoi n’avoir pas écrit Une impériale affliction ? Le roman possède déjà un titre accrocheur, une histoire émouvante et une fin originale — le roman se finit en plein milieu d’une phrase, ce qui laisse entendre qu’Anna, l’héroïne, a succombé au cancer. Alors pourquoi avoir écrit Nos étoiles contraires, une histoire rendue si fade par la psychologie de ses personnages et par son absence de réalisme, et pas Une impériale affliction, qui aurait pu constituer une oeuvre de bien meilleure qualité ? Voilà mon avis personnel sur Nos étoiles contraires; je n’ai vu aucune critique négative sur ce livre sur Internet et j’ai été étonnée, parce que ce livre m’a vraiment déçue.


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