• Enfin un titre alléchant, non ? Les règles d'or de l'écrivain. Je ne vous laisserai pas devenir écrivain sans les avoir lues. Ces règles ne sont pas de moi; du moins, il y en a certaines que j'ai lues et assimilées, d'autres qui me sont venues à force d'écrire. Si vous connaissez ces règles, plus rien ne vous barrera le chemin pour écrire un best-seller, puis devenir un écrivain célèbre. Après tout, la définition de l'art, c'est de partir de rien pour donner quelque chose d'extraordinaire. Être écrivain, c'est ça : vous partez avec un stylo qui ne marche pas très bien et un vieux PC qui s'éteint toutes les trois minutes, et vous produisez le plus grand roman de tous les temps. Alors; prêts ?

    LES RÈGLES D'OR DE L'ÉCRIVAIN

    1 •  Prenez le temps

    Jamais vous ne deviendrez écrivain si vous ne prenez pas le temps d'écrire. Alors, chaque jour, finissez tout votre boulot et vos tâches ménagères, et, sans stress, écrivez. Si vous appréhendez la fin de votre 'pause écriture' ou que des devoirs non finis vous mettent la pression, vous ne pourrez pas écrire. Prenez le temps. D'écrire, mais aussi de lire. Lisez des écrits, et vous écrirez vous-même. Ce n'est pas du plagiat : c'est de l'entraide. Inspirez-vous de tout ce qui est possible.

    " Copier d’un seul auteur, c’est du plagiat. Copier de plusieurs, c’est de la recherche. " Gary Provost

     

    " Lisez et écrivez quatre à six heures par jour. Si vous ne pouvez pas trouver le temps pour cela, vous ne pouvez espérer devenir un bon écrivain. " Stephen King

    2 • Ayez le juste style

    Jamais vous ne trouverez de conseils pour améliorer votre style. Car le style, c'est personnel, c'est votre grain de sel. Il n'y a qu'une seule chose que je puisse vous dire à propos du style : restez vous-même. Ne tentez pas des mots compliqués et des tournures pompeuses. Restez simple, et faites profiter votre style à la narration.

    " Le style n’est pas fait pour être beau ou pompeux, mais pour appuyer la narration, pour traduire ou du moins suggérer une émotion, une impression, une atmosphère chez le lecteur. "

    " Vous aurez réussi votre mission d’écrivain lorsqu’on ne vous parlera plus de votre style, lorsqu’il s’effacera au profit du contenu de votre roman. " Paul Dubois

     

    3 • Parlez de vous

    Ce qu'un lecteur préfère ? Un récit qui fait vrai. Pas vrai, dans le sens réaliste, non : vrai, ça veut dire que vous l'aurez écrit avec votre cœur. Oui, ça paraît un peu cucu la praline dit comme ça, pourtant c'est l'idée. Écrivez sur vos sentiments, votre expérience, vos opinions. Même si vous ne vous en rendez pas compte, les lecteurs, eux verront la différence entre un écrit vrai et un écrit faussé; où vous aurez créé de toutes pièces un personnage, où vous aurez raconté la vie d'un ingénieur informatique alors que vous êtes lycéen en filière L.

    4 • Prenez du recul

    Juste au-dessus, je vous demandais de parler de vous, et maintenant de prendre du recul. Pourtant, ce n'est pas aussi contradictoire qu'on puisse le penser. Si vous n'êtes pas sur la même longueur d'onde que vos lecteurs et que vous vous lancez dans une véritable autobiographie sentimentale, les lecteurs n'accrocheront pas. Par contre, si vous créez un personnage à votre image, que vous accablez de soucis tout en lui laissant une part d'intimité, on verra que vous n'avez pas écrit votre roman pour vous défouler, comme un journal, mais plutôt pour affirmer votre opinion et partager des sentiments. Voilà. C'est ça, prendre du recul.

    5 • Ponctuez

    N'hésitez pas à ponctuer vos phrases. Mettez-vous à la place du lecteur : lorsqu'on est emporté par le récit, on a le sentiment que c'est une musique qui chante dans notre tête. Mais une musique a besoin de croches, de noires, de notes piquées ou allongées, de crescendo. La ponctuation est primordiale pour "arroser" l'ambiance. Lors d'un moment de suspense, n'hésitez pas à user des points de suspension ou des point virgule. Lors d'un moment solennel, préférez les points. Et si votre récit est assez ouvert et jovial, vous pouvez utiliser facilement les points d'exclamation et d'interrogation, sans pour autant être trop exclamatif. Trouvez l’équilibre, et jouez avec la ponctuation pour faire varier les ambiances de votre récit.

    6 • Jouez avec les mots

    Imaginez-vous que les mots sont des plantes que vous devez faire pousser. Vous les chouchoutez, vous les arrosez, les exposez au soleil, les taillez délicatement. Vous voyez l'image ? Jouez avec les mots. Lorsque vous écrivez, trouvez le mot qui a la consonance la plus appropriée. Sans pour autant faire des rimes dans un récit en prose (ce qui donnerait un résultat assez étrange), trouvez les mots qui, tous assemblés, pourraient donner une unité à votre phrase. À quoi cela sert ? À deux choses capitales : d'un côté, le lecteur lira la phrase d'une traite, tout en assimilant l'information que donnera la phrase, ce qui, de phrase en phrase, lui permettra une lecture fluide, sans qu'il ait besoin de se poser des questions sur tel ou tel mot ou sur telle ou telle tournure de phrase. D'un autre côté, une phrase joliment tournée apportera de la musicalité à votre récit, donc de l'originalité.

    Je pense que tout est dit, à présent je vous souhaite bonne chance dans votre projet, je suis de tout coeur avec vous ! Si vous avez besoin de conseils ou de critiques sur votre récit, contactez-moi ici :

    http://etreecrivain.ek.la/contact


    9 commentaires
  • J'ai écrit ce petit texte à l'occasion du concours organisé par tigremix sur le thème "5 adolescents vont pénétrer dans une maison hantée". J'ai pris un scénario un peu classique, mais j'ai essayé de donner un caractère à chaque personnage :3

    Alice avançait en tête, la lampe torche à la main. De son autre bras, elle entourait la petite Lili, qui, enveloppée dans son manteau, grelottait de froid. Ses cheveux mouillés dégoulinaient. Ses lèvres avaient pris une teinte violette inquiétante. Thomas, Arthur et Maya lui demandaient constamment si elle allait bien. " Ça va " répondait-elle, mais à sa mine défaite on voyait qu'elle peinait à tenir debout. Les cinq adolescents s'étaient perdus dans cette forêt en début d'après midi. Ils étaient partis se promener et s'étaient aventurés un peu trop loin, là où il n'y avait plus ni chemin ni panneaux, et où les marécages surgissaient de l'ombre trop tard pour que l'on puisse les voir. Lili avait glissé dans l'un d'eux, et à présent, elle était trempée. Pour couronner le tout, la nuit tombait, et les cinq enfants n'avaient nulle part où trouver refuge. Thomas et Arthur essayaient le bras en l'air de capter du réseau, mais la barre de leur portable demeurait vide. " Merde " ronchonnaient-ils en chœur, puis se déplaçaient afin de tester un autre endroit.

    La nuit était déjà bien avancée lorsque, éreintés, ils se retrouvèrent devant une immense villa, perdue au milieu d'une clairière. Les branches recouvraient le toit et le transperçaient de tous côtés, et la maison semblait abandonnée depuis des générations. Néanmoins, les cinq enfants retrouvèrent espoir : après toutes ces heures de marche parmi les ronces et les marécages, une maison abandonnée leur semblait un confort de luxe. Ils poussèrent la porte en toussotant : de lourdes couches de poussière s'échappaient de l'intérieur. Ils entrèrent dans une immense salle carrelée de marbre rose, recouvert de mousse et de toiles d'araignées. Ces fameuses arachnides qu'on trouve dans toutes les maisons, hantées ou non; se dit Arthur en frissonnant. Il haïssait ces bestioles. Leurs 8 petites pattes le répugnaient.
    Alice aida Lili à s'asseoir devant la grande cheminée qui trônait au fond de la salle, puis entreprit d'allumer un feu.
    " Laisse, je vais le faire " dit Thomas en s'avançant. Maya les rejoignit auprès de la cheminée, se soufflant dans les mains pour les réchauffer. Arthur, quant à lui, était resté debout et admirait les grandes fenêtres qui bordaient le mur ouest. Cinq. Comme eux. Cinq fenêtres abandonnées, brisées, sûrement éreintées par leur long voyage à travers les âges. Elles étaient toutes ouvertes, sauf celle du fond, qui, même sous les coups de poing du jeune homme, demeura close. Il soupira et se remit à faire les cent pas dans la villa. Il ne supportait pas l’idée de passer la nuit ici.
    De leur côté, Maya, Thomas, Alice et Lili tendaient leurs mains grelottantes vers le petit feu; ils essayaient d’ignorer Arthur, qui, d’une certaine façon, leur transmettait son angoisse. Ils s’assoupirent tous les quatre, blottis les uns contre les autres, laissant Arthur seul, à faire résonner ses chaussures contre le marbre.

    Maya se réveilla la première. « Arthur ? » appela-t-elle. Seul le silence et le léger ronflement de Thomas lui répondirent. Arthur n’était plus là. Maya se leva avec inquiétude. Elle se dégagea de l’étreinte d’Alice et sortit dans la nuit, se frottant les bras pour les réchauffer. Des bruits inquiétants lui parvenaient. Le chant d’un hibou, le bruissement des feuilles, le hululement du vent, et autre chose. Comme un frottement exagéré de quelque chose qui traîne au sol. Maya, prise de panique, courut se réfugier dans la villa. Mais une ombre lui barra le chemin...

    Alice eut du mal à ouvrir les yeux. Elle avait dormi comme un bébé. Elle se dégagea doucement de la masse que formaient Lili et Thomas. Mais au fait, ou était Maya ? Elle regarda autour d’elle. Arthur et Maya avaient quitté la villa ! Ils étaient sûrement en danger. Alice empoigna sa torche et sortit. Le vent s’engouffrait dans sa veste, mais elle ne s’en préoccupait pas. Qu’importe qu’elle ait froid, très froid même, ni qu’elle ait peur... très peur : elle devait retrouver ses amis. Elle ne savait pas pour quelle raison ils avaient quitté leur refuge, mais la forêt, la nuit, était infestée de pièges. Elle alluma sa torche et parcourut les environs de son faisceau. Personne. Elle s’apprêtait à rentrer pour aller avertir Thomas et Lili, quand sa torche s’éteignit d’un coup. Elle sentit une piqûre violente sur son bras et vacilla...

    Thomas se réveilla en sursaut. Il venait d’entendre un cri. « Alice ? Maya ? Arthur ? » Ils n’étaient plus là. Seuls Lili et lui demeuraient au coin du feu. Où étaient donc leurs amis ? Son coeur se mit à battre la chamade. Il se leva brusquement et sortit. Il ne distinguait rien dans le noir, et il était certain qu’il n’y avait personne. Sa peur grandissait de plus en plus. Il se rappela que Lili était seule dans la villa et s’apprêtait à rentrer pour la rassurer, quand il trébucha sur une racine. Du moins, c’est ce qu’il crut. Une fois au sol, il vit la racine bouger, s’allonger... et le frapper en pleine poitrine...

    Lili avait froid. Le feu s’était éteint. Elle ouvrit les yeux, claqua des dents. Le manteau de Maya était toujours sur ses épaules, mais il était imbibé de vase et ne la réchauffait plus. Lili était ainsi plongée dans ses pensées, obnubilée par ses sensations corporelles, lorsqu’elle se rendit compte qu’elle était seule. Ses quatre amis avaient disparu. Son premier réflexe fut de hurler. Elle était peureuse de nature, et détestait se retrouver seule, surtout en pleine nuit. Elle sortit de la villa à petits pas silencieux. Et se mit à pleurer. « Alice ! Thomas ! Maya ! Arthur ! Ou êtes-vous ? » Des milliers de larmes ruisselaient sur ses joues. Entre deux de ses hoquets désespérés, elle entendit un grincement. Elle le reconnut parfaitement : c’était le grincement d’une des fenêtres de la villa. Elle rentra précipitamment. La fenêtre du fond s’était ouverte. Lili frissonna. « Non, se dit-elle, je n’ai pas peur, ce n’est qu’une fenêtre. » Elle prit son courage à deux mains et s’avança vers la vitre qui battait contre le mur d’un bruit sourd. Elle se pencha et scruta la pénombre. C’est alors qu’elle poussa un cri horrifié : en dessous de chacune des quatre fenêtres qui côtoyaient celle-ci, des corps étaient étendus. Elle les reconnut malgré le noir : Arthur, Maya, Thomas et Alice gisaient, les corps déchiquetés, une grimace figée sur le visage.


    2 commentaires
  • Des citations sur l'écriture, qui, personnellement, m'ont donné une vision totalement différente de cet art.

    Copier d’un seul auteur, c’est du plagiat. Copier de plusieurs, c’est de la recherche.

    Gary Provost

    Le style n’est pas fait pour être beau ou pompeux, mais pour appuyer la narration, pour traduire ou du moins suggérer une émotion, une impression, une atmosphère chez le lecteur.

    Vous aurez réussi votre mission d’écrivain lorsqu’on ne vous parlera plus de votre style, lorsqu’il s’effacera au profit du contenu de votre roman.

    Paul Dubois

    Lisez et écrivez quatre à six heures par jour. Si vous ne pouvez pas trouver le temps pour cela, vous ne pouvez espérer devenir un bon écrivain.

    Stephen King


    votre commentaire
  • J'achève ma nouvelle pour la Matinale des Lycéens et me voilà vidée. Je m'acharne, j'écris avec mon cœur, j'écris avec mes tripes, mais rien n'y fait. J'ai le sentiment que tout est vain, même si je sais que ces exercices améliorent ma plume, et que ces frustrations me rendent humble. Cependant mon avenir semble compromis par mon manque de recul face au monde. Je sais que je ne pourrais pas vivre sans être écrivain. Alors que faire pour y parvenir ?


    votre commentaire
  • Voici la nouvelle que j'ai écrite à l'occasion de la Matinale des Lycéens. 7 heures ont été données pour écrire cette nouvelle. Le thème à respecter était "Aventures New-Yorkaises".

    On dit qu'une aventure est une entreprise hasardeuse et risquée. Comment l'interpréter ? Clémence, ma meilleure amie, pense que l’aventure, c'est le départ. Le départ vers une nouvelle vie, une nouvelle terre, où elle pourra enfoncer ses pieds en se disant : Je suis libre. Elle pense que pour devenir la personne qu'elle veut être, elle doit faire en sorte de réaliser ses rêves, même les plus fous. Je ne sais pourquoi elle et moi voyons le monde avec des regards si différents. Peut-être parce qu'elle a les yeux grands ouverts et l'esprit un peu moins. Elle pense trouver des réponses dans un voyage. Moi, j'espère les trouver au fond de moi-même.

    - T'as vu le dernier épisode de Gossip Girl ? J'adore ! C'est comme ça que je voudrais faire ma vie à New York. Je vivrais à Manhattan et j'irais tous les jours chez Henri Bendel !
    C'est ce qu'elle me disait, souvent. Je la laissais me débiter l'intégralité de son projet, qu'après quatre années d'amitié je connaissais par cœur. Clémence est loin d'être frivole. Elle a les pieds sur terre, ici à Nantes. Elle sait garder la tête froide, et déchiffrer l'ambiance joviale et détendue de cette ville. Mais lorsqu'elle parle de New York, Clémence quitte le sol. Bien qu'elle mène une vie de rêve à Nantes, elle est convaincue qu'une vie meilleure l'attend là-bas. Elle se nourrit de séries telles que Gossip Girl afin de cultiver un rêve qui, j'en suis sûre, ne se réalisera jamais. Mais comment faire comprendre à quelqu'un que le rêve de sa vie n'est justement qu'un rêve ?
    Elle a découvert cette série il n'y a pas longtemps et m'a forcée à en visionner quelques épisodes. Jusqu'ici, mes goûts et ceux de Clémence ne différaient pas. Comme moi, elle aime lire Zola ou se moquer des scènes à l'eau de rose des mangas shojo. Comme moi, elle est capable de passer des heures assise sur une balançoire à méditer. Mais Gossip Girl ne m'a pas plu du tout. Est-ce à cause de l'esprit de publicité que dégage la série ou du fait qu'elle a renforcé le rêve de Clémence de vivre à New York ? Elle sort à peine de l'enfance. Cette série et toutes les louanges que l'on fait à New York lui sont montées à la tête, et maintenant, elle n'a plus qu'un objectif : vivre là-bas. J'ai toujours su que cette ville n'était pas faite pour elle. Malgré les airs féroces et engagés qu'elle se donne, je sais qu'elle est fragile. Je sais que New York la briserait.

    Oui, tout ça c'est ce que je disais il y a quelques semaines. Je tentais de toutes mes forces de dévier le rêve de Clémence pour le transformer en quelque chose de plus concret. Mais rien n'y a fait. Il y a maintenant dix-sept jours, elle est partie pour New York. Quelqu'un, je ne sais qui, lui a offert ce cadeau empoisonné et a muté son père, ingénieur, aux États-Unis. J'attends de ses nouvelles avec inquiétude.
    Moi, je vis simplement comme avant. Je lis toujours Zola, mais je n'ai plus personne avec qui partager mes opinions. Je ris toujours devant les shojo, mais seule. Je m’assois toujours sur la vieille balançoire de mon jardin, mais avec une pointe de nostalgie au cœur. On dit que les séparations renforcent ceux qui les subissent. Mais je me sens abandonnée, vide, et à la fois... C'est un sentiment que j'appréhendais depuis longtemps. Je savais que seule, je serais confrontée à mes démons et que je devrais tenir bon.

    Bip Bip !

    ___ 6 Avril 2014__
    Clémence, 15h02 :
    Salut ma Lilou ! Comment ça va ? Je suis désolée de ne pas t'avoir donné de nouvelles plus tôt, j'avais oublié mon adaptateur ! Oui je suis bête, je sais, mais je ne savais pas que les prises des Américains étaient si différentes des nôtres. Bref, à peine mon portable rechargé, je t'envoie ce message ! Comment vas-tu ? Personnellement, je viens de finir de m'installer, et je dois t'avouer avoir vécu des jours peu confortables. Mais dans quelque temps, une fois que je me serai acclimatée, je sors faire du shopping et je te raconte tout ! Jtm <3

    Lilou, 15h07 :
    L'installation est toujours un peu pénible, mais ça va s'arranger, ne t'inquiète pas ! De mon côté je m'ennuie, tu me manques déjà ! Je me suis encore engueulée avec mes parents, mais ça va mieux maintenant. A présent que tu n'es plus là pour me montrer le chemin, je crois que je me suis perdue...
    ________

    Correspondre avec elle me brise le cœur. C'est vrai. Elle seule était là pour me réconforter et me conseiller. Maintenant, je me retrouve seule face à ce monstre géant qu'est mon moi. Je ne sais comment l'affronter. Et je me creuse de l'intérieur, un peu plus chaque jour. Est-ce cela l'adolescence ? Un profond sentiment de vide, une absence totale de jouissances, accompagnée d'un mal-être constant ? Dois-je réellement me chercher, ou attendre simplement que la vérité vienne à moi ? Y arriverai-je seule ?

    ________
    Clémence, 15h30 :
    Je suis toujours là. Et je reviendrai un jour, je te le promets.
    ________

    Neuf mois plus tard

    Elle m'a dit cela il y a bientôt un an, et elle n'est toujours pas revenue. Nos SMS se sont faits rares, au fur et à mesure des jours, des semaines et des mois. Quant à moi, je me suis cherchée désespérément. Larmes, petites, grosses, sanglots étouffés ou pleurs silencieux. J'ai pleuré jusqu'à ce que mes joues mouillées et mes yeux débordants crient « Assez ! ». Et lorsqu'ils l'ont fait, j'ai enfin arrêté. J'ai accepté qui j'étais, j'ai inspiré, et enfin, je me suis sentie vivante. J'ai bombardé Clémence de SMS. Sa seule réponse a été :

    « Je ne sais pas ce que je fais là. Cette ville est immense et dépaysante. Elle enterre toutes mes illusions. Rien ne change. Je n'ai pas le goût de l'aventure lorsque je marche dans les rues de Manhattan. Je veux rentrer... »

    Clémence n'avait auparavant jamais compris que même la plus belle des villes ne peut pas nous faire oublier qui nous sommes. Au fond de moi, je me suis dit : je t'avais prévenue. Mais à l'aube de ma renaissance, ma meilleure amie désespère. C'est un entrelacement d'états d'esprit. À l'heure où je me suis trouvée, je me dois d'aider ceux qui se sont perdus.


    4 commentaires