• Eh oui, j'avais promis de vous lâcher cette semaine, pourtant en deux jours, je vous ponds deux articles ! C'est que, oui il y a un ordinateur ici, et que je ne peux rester comme ça sans vous raconter mes aventures. Pour moi, une simple promenade est une source d'inspiration. J'espère que cet article vous plaira.

    Truc Vert

    Oui, j'avoue, Truc Vert il y a mieux comme nom de plage. Mais bon ce n'est pas moi qui l'ai choisi. Truc désigne une dune, et Vert, la verdure, car pour parvenir à la plage, il faut traverser la forêt.

    Il y a une heure de voyage de Leognan jusqu'à Truc Vert. Nous arrivons par une route délabrée, et mes jambes sont toutes flageolantes lorsque je descends de voiture. Nous marchons d'un bon pas vers l'océan.

    Ma soeur traîne. Elle aussi est fatiguée, par ces jours d'hiver il ne fait pas bon de rester dehors, mais elle avance, tout de même, courageusement, tandis que je galope comme une bienheureuse.

    Nous traversons un chemin de terre, de boue et de mousse. L'air est humide. Défiant les règles, je m'aventure dans la forêt alentour. Je cours sur les troncs morts, m'accrochant aux ronces. J'ai à la fois chaud et froid; la sueur imbibe mes vêtements. Je cours à en perdre haleine. Les branches craquent sous mes pas. Je sens mon souffle qui me revient à travers mon écharpe. Je me sens libre, libre comme une gazelle qui cavale, comme un oiseau prenant son envol.

    Le chemin est long, long, il n'en finit plus. Je tends une embuscade à ma famille, tapie dans les ronces je leur saute dessus. L'effet est réussi, semble-t-il, car ma mère sursaute en me prenant pour un sanglier. J'aime courir ainsi dans la forêt profonde, seule, là où personne ne peut me rattraper. Je me fais ainsi une première vision de l'aventure, je découvre l'euphorie de la traversée de la nature. Je rêve de voyager, comme Christopher dans Into the Wild, comme Piscine dans l'Odyssée de Pi. Je rêve de nature, de voyages, du tour du monde. Après mon bac, j'aimerais partir explorer le monde, seule, perdue dans les civilisations.

    Le sable apparaît petit à petit. La plage n'est plus très loin. Le chemin a déjà été long, mais voici que nous devons gravir une dune pour enfin contempler la mer. Ereintée, je m'amuse à écrire dans le sable, qui s'invite dans mes chaussures, me laissant de désagréables démangeaisons sur la plante de mes pieds.

    Fatiguée, assoiffée, mais un sourire de vainqueure aux lèvres, j'arrive enfin au sommet de la dune. D'énormes vagues déferlent sur la plage, se brisant en cristaux d'écume sur le sable beige.

    La plage est belle, certes, elle resplendit sous ce froid soleil de quatre heures, cependant les détritus la jonchent, semblant vouloir gâcher un si beau spectacle. Et, parmi ces déchets que la mer a vomi, mon regard choqué se pose sur ce malheureux dauphin, déjà dévoré de tous côtés.

    Le rêve se brise définitivement, et bien que l'odeur de sel flotte toujours dans l'air et que l'écume continue de me lécher les pieds, j'éprouve un brin de tristesse pour cet animal, et aussi pour moi, qui pour la première fois vois un dauphin.. mort.

    Heureusement, les détritus ne sont pas seulement là pour accompagner la tristesse du spectacle. A quelques pas, une cabane de fortune se dresse fièrement, faite de branches et de cordes. Mon excitation revient. Les cabanes sont, pour moi, un petit trésor de la nature. J'en construis, j'en admire, je les adore car elles semblent avoir une histoire. Autour de la cabane, des briquets, des cordes et des bouteilles d'eau jonchent le sol. J'attrape une branche, une corde, puis fabrique une fenêtre. Les fondations sont posées, désormais, jusqu'à ce que la marée emporte tout, chacun viendra poser son objet, améliorer un élément. Une caisse transformée en table, une grosse branche en banquette. Tout d'un coup, j'aperçois un bocal de verre dont le bouchon tient toujours. L'idée du SOS dans la bouteille m'effleure tout de suite, je sors un papier et un crayon et le rédige, pensant à un enfant en quête de trésor le trouvant et s'imaginant un pauvre marin dont le bateau a coulé.

    C'est l'heure de partir. La journée est loin d'être finie, et notre balade loin d'être terminée. Ma soeur a un visage intriguant, mélange de lassitude et d'euphorie, son teint estbeau, alors je ne peux pas résister : je la prends en photo.

    Lorsque nous entamons le chemin du retour, le soleil est déjà couché, et la fatigue me prend, m'attirant dans ses griffes. Mon petit démon me dit de rester là, assise dans le sable avec mes pieds mouillés, éclaboussés par l'eau colérique.

    Le chemin est encore long, mais les arbres nous accueillent au sein de leur forêt. c'est comme un murmure, lorsque je cours, comme à l'allée, entre les branches et les ronces, toujours assoiffée.

    Après un goûter réparateur, nous longeons les petits mobile home et les étalages d'huîtres pour arriver sur un port, je ne sais lequel. L'air est frais, j'ai encore le goût de cannelé dans ma bouche, et malgré ma lourde fatigue, je marche. Sautant sur les troncs d'arbre, observant le joli paysage qui m'entoure.

    Suivant mon oncle amateur de hauteurs, je grimpe dans un arbre. J'adore cela. Je sens l'écorce contre ma peau, l'odeur de sève m'enveloppe. A la peur de tomber se mélange la fierté d'être plus grande. De l'arbre, je peux voir la mer, bleue et presque grise par ce soir d'hiver.

    Nous rentrons enfin. Je sais que je vais tomber comme une pierre sur mon lit. Sur la route, devant nos yeux émerveillés, un bateau illuminé, couvert de lumières comme constellé d'étoiles, navigue fièrement, sous les flashs des appareils photos.

    La photo n'est pas à la hauteur du spectacle, mais fermez les yeux et imaginez-vous le bateau de vos rêves. Là sera le plus beau spectacle.

    Ecrit "après coup"; photos et dessins de moi

    Lise Bello


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  • Le château Carbonnieux. Ce lieu m'a inspirée dès que j'y suis entrée.

    On entre par une grille de fer noir, arborant fièrement la Sainte Croix, nous accueillant dans une cour tapissée de fins graviers. Des haies taillées trônent en son milieu, spectacle agréable accompagné de l'homogénéité des portes rouges foncées, couleur bordeaux, la couleur du vin.

    De vieux lampadaires, toujours fiers après leur millénaire d'existence, pendent aux fenêtres de leur inutile poids, puisque ma visite s'effectue le jour, un jour frais d'hiver 2014.
    Je n'ai guère le temps de m'attarder sur la beauté de la cour, d'un calme chaleureux, bien qu'une magnifique voiture couleur de vin à l'âge indéfini m'attende dans l'ombre.

    Où sommes-nous ? Je ne le sais point. Dans une raffinerie de vin, si cela existe. De fortes odeurs de vin et de poussière m'assaillissent lorsque je passe la porte. Sur le mur, un serviteur de Bacchus est gravé, apportant sûrement un plein panier de raisin à son maître. Je m'attarde à contempler les grosses machines de fer tandis que les relents d'alcool me montent à la tête. Je suis adossée contre la barrière d'un immense puits donnant sur l'étage inférieur. Ce puits me donne le vertige, l'ivresse naissante aidant. Sur le sol, une magnifique coquille St Jacques de tomettes rouges et ocres est surmontée de la Sainte Croix plus belle que jamais.

    Nous entrons dans la salle de fermentation. D'immenses cuves travaillent de parts et d'autres de la pièce. Sur le mur du fond, la fière inscription Château Carbonnieux accompagnée de l'inévitable Sainte Croix renforce la symétrie du lieu.

    Nous arrivons dans le lieu clé du château : la cave à vin. 800 barriques parfaitement alignées, contenant chacune 225 litres du jus de la vigne, dégagent une odeur plus forte encore que précédemment. Et je me sens lourde, ivre, fatiguée. L'effet premier de l'alcool, l'apaisement, me prend, s'insinue en moi.

    La guide nous explique la légende des cannelés bordelais. Le blanc de l'oeuf servant à filtrer le vin, le jaune est utilisé pour préparer les cannelés, ma pâtisserie préférée. Ironie du sort, Bordeaux étant la ville du vin, les cannelés sont parfumés au rhum.
    Une immense statue d'un moine bénédictin, Don Galléas, surveille les barriques d'un oeil attentif, le doigt levé. La statue est d'un beau bois verni, la ceinture du moine peinte en or.

    Ecrit "en direct" au château Carbonnieux, Leognan (près de Bordeaux)
    Lise Bello


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  • Ébauche de roman racontant une amitié longue et semée d'embuches.

    Arrivée en sixième, j’étais une petite blonde à lunettes, timide, mal à l’aise lorsqu’elle parlait. Lorsqu’un professeur m’interrogeait, de grosses plaques rouges coloraient mon visage déjà parsemé de boutons naissants. Je portais des jeans à pattes d’éléphant, et les filles de ma classe me regardaient avec un sourire en coin, comparant sûrement leurs slims à mes jeans de garçon. J’avais des T-shirts de tissu plaqué, que d’abominables imprimés décoraient sans modestie.

    Le jour de ma rentrée, moi qui étais si heureuse de quitter mon école primaire, je n’avais pas prévu la solitude. Des bouffées de joie m’avaient assaillie pendant les vacances d’été, je flânais en me disant : je suis au collège ! Tout cela m’était monté à la tête, et je me suis retrouvée dans cette cour de récréation, seule avec mes parents, tout mon corps tremblant, tandis que le proviseur appelait un par un chaque élève pour qu’il se mette en rang. Comme chaque année, mes affaires étaient nickels. Une nouvelle classe, cela signifiait un nouveau cartable, une nouvelle trousse, des nouveaux crayons, et surtout, un nouvel environnement. Mon collège était un établissement privé, ce qui signifiait des enfants modèles et riches, du moins, c’est comme ça que je l’avais imaginé. Mais chaque école a ses démons, comme chaque homme a ses peurs. Et malheureusement les uns et les autres sont forcés de se côtoyer. Je pensais avoir vécu un enfer au primaire, mais je n’avais encore rien découvert des joies du collège.

    Le premier jour, par habitude, je me suis assise à ma table, attendant que la professeure arrive. Mais j’ai vite compris que quelque chose clochait, car tous étaient debout et attendaient. Maladroite sur mes deux jambes d’enfant, je me suis relevée, un point d’interrogation invisible au-dessus de ma tête. C’est question de respect de se lever à l’arrivée du professeur ; car contrairement au primaire, où les élèves étaient rois, c’était maintenant l’enseignant qu’on accueillait sur le tapis rouge. Premier bouleversement. Ensuite, j’ai été très étonnée par les casiers. Un espace de couloir, s’ouvrant avec une seule clé, rien que pour nous, j’étais surexcitée. A ce stade, je ne me rendais pas encore compte. En faisant le tour des visages, je me demandais qui allait bien pouvoir devenir mon amie. La grande rousse et la petite brune ? Je les avais vues au stage de la maîtrise en fin août. Elles avaient été les seules à m’adresser la parole. La grande blonde un peu forte avec le sweat rouge ? Je m’en souvenais, c’était Léa. Elle était aussi à la journée maîtrise, et je ne sais pourquoi, elle m’intriguait. Elle dégageait un calme contagieux. Je comptai les garçons. Quatre. Et tous avec des bouilles d’enfants gâtés. Comme je jugeais vite, mais à la fois comme sur ce point j’avais raison. A cet âge il n’y a point de gentleman. Ils apparaissent au lycée, mais ce n’était qu’après de nombreuses épreuves que le collège serait enfin derrière moi.


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  • Tout d'abord, je vous souhaite une bonne année. Car c'est la tradition, on se souhaite bonne année et on s'embrasse chaleureusement. Mais moi, au lieu de sourire de toutes mes dents en pensant à mes bonnes résolutions, je vais réfléchir à ce concept de la nouvelle année : Plus jamais nous ne serons en 2013. Plus jamais, car le temps passe, année par année, mois par mois, jour par jour, heure par heure. Le temps est précieux, justement car il passe vite. Des fois j'ai un coup de mou en pensant que, sans m'en rendre compte, je vieillirai. Des rides apparaîtront sur mon visage et mes cheveux blanchiront. Alors je ne suis pas oisive, et, vivant au jour le jour, je suis mes instincts. Je n'ai pas pour passion qu'écrire. J'adore peindre, bricoler, méditer, je me passionne de tout.

    Si vous aussi vous avez ce rêve de devenir écrivain, si c'est ce rêve qui vous pousse à écrire toujours, toujours plus, alors il n'y a pas de raison que vous n'y arriviez pas. Je vous souhaite bonne chance, et de nouveau une bonne année, car en cette année 2014, je compte faire des étincelles. Et j'espère que vous ferez de même.

    Nouvel An


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  • Sur le chemin de l'école

    Comment all(i)ez vous à l'école ? Quels sentiments éprouv(i)ez vous ? Comment y all(i)ez vous ? En bus, voiture, à pied, en vélo ?


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